erictoulouse
2007-02-17 18:29:48 UTC
Mémoires sélectives d'ici et d'ailleurs...
La guerre mémorielle, qui fait rage chez nous depuis l'irruption de
multiples communautés constituant aujourd'hui une république
hétéroclite, montre que les diverses mémoires ne peuvent pas
s'affranchir de la superstition moraliste.
Elles tombent toutes dans le travers de la Superstition en général, et
de la superstition moraliste en particulier, à savoir « absolutiser le
relatif » à leur profit, en l'occurrence faire passer pour vérité
absolue des opinions, des valeurs morales relatives et même leur
jugement sur l'Histoire. En leur qualité de juges « autoproclamés » -
évidemment d'extraction divine ! -, les unes et les autres décrètent
ce qui est soi-disant le Mal « absolu », et elles jugent l'Histoire en
conséquence, arguant que celle-ci contiendrait, le cas échéant, «
exclusivement » du négatif, à propos de leur passé. Pourtant, le
premier simple d'esprit venu est conscient que, dans notre monde
relatif, toute chose humaine - même la pire ! - comprend à la fois du
« pour », des avantages, du positif, et du « contre », des
inconvénients, du négatif !
Néanmoins, elles ne sont pas si tarées pour autant, et comme elles
sont à la fois juges et parties, chacune des mémoires ne se gêne pas
pour sous-entendre et faire croire que le Mal absolu, c'est toujours
celui qui les frappe. Forcément, le Mal absolu est toujours celui qui
frappe les nôtres et nous, puisque nous ressentons la souffrance dans
notre chair, alors que les humains en général ne savent rien
réellement de celle des Autres, puisque le sentir est propre à
chacun.
Nous pouvons seulement tenter de nous la représenter par comparaison :
d'où la tendance à la minimiser, puisque nous ne l'avons pas
réellement éprouvée, et de-là naît le conflit des mémoires pour
parvenir et se maintenir en-tête du hit-parade des souffrances
mondiales de tous les temps ! Serait-ce un moyen de mériter le ciel,
ou plutôt d'obtenir des avantages plus substantiels ici-bas..? !
Jusque là, rien que de très humain dans ce comportement victimaire
dans une époque de victimisation généralisée, où chacun - et pas
seulement, comme on pourrait s'y attendre, les gens d'un certain âge
qui ont souffert ! - se plaît à ressasser le négatif d'un passé
indéniable, fut-il multiséculaire, mais dont la quasi-totalité des
humains d'aujourd'hui n'est en rien responsable, et encore moins
coupable ! Ce n'est pourtant pas faute d'essayer de lui faire porter
la croix !
Personne n'ose remettre en cause ces jugements « politiquement
corrects », c'est-à-dire relatifs mais fictivement absolutisés. Qui
oserait, en effet, affronter les juges et les censeurs « autoproclamés
» parlant au nom de toutes les victimes de l'Histoire du monde ? Ils
veillent, en se fondant sur leur puissance financière, médiatique et
politique, très pratique pour censurer et user à son profit du
terrorisme intellectuel, à l'aide notamment de tribunaux des idées,
aux ordres, ainsi que le récent procès de Versailles, invalidé ensuite
par la Cour d'appel, et bien d'autres en témoignent ! Culpabilisez,
culpabilisez, il en restera bien quelque chose : demandez donc aux
bénéficiaires mieux placés que moi pour vous répondre...
En réalité, les uns et les autres entretiennent savamment les
mémoires, dont aucune pourtant n'a servi à changer la face du monde,
en dépit des prétextes affichés de devoir du même nom, comme
l'Histoire du XXe siècle l'atteste amplement ! Ils se réservent
leexclusivité de l'évocation du passé, ce qui est leur droit le plus
légitime, mais de quel droit certains en usent-ils et en abusent-ils
pour interdire à l'opinion toute critique d'ordre communautaire ?
Pourtant, comme chacun le sait, toutes les communautés sont loin
d'être composées d'individus « irréprochables », mais cela ne les
empêche pas d'accabler de tous les péchés du monde notre communauté
nationale autochtone, qui n'est d'ailleurs pas moins irréprochable que
les autres au vu des comportements d'aujourd'hui !
Peu leur importe que le conflit des mémoires divise la France et les
Français au nom d'un passé révolu, dès lors que cela est profitable à
tel ou tel titre ! Tel accusateur public de Napoléon n'a-t-il pas
chiffré à une vingtaine de milliards de dollars la rançon due à Haïti
par la France au titre de la colonisation de Louis XIV, entre autre ?
Je suis d'autant mieux placé pour en parler que ma lettre à Claude
Ribbe est à la disposition de quiconque : pour sa réponse, c'est plus
délicat, car je l'attends toujours depuis le 20 décembre 2005 !
Reste à savoir à quel moment la France des « masos » sera suffisamment
affaiblie, en nombre, pour être tenue de régler la note ! Vous me
direz : vingt milliards par rapport aux mille milliards de la dette -
voire deux mille, en réalité ! -, au point où l'on en est, autant
solder définitivement les comptes, sinon leurs arrière-arrière, etc.
petits-enfants seront encore demandeurs demain !
Je ne détaille pas ici les faits d'actualité montrant que tous ces «
vertueux » descendants de victimes, qui rappellent sans cesse le passé
douloureux de leurs ascendants pour faire culpabiliser la France et
les Français, sont bien loin de se comporter de manière exemplaire,
comme l'illustrent les exactions et les massacres quasi quotidiens
dans nombre de leurs pays d'origine : « vertueux » ici, mais là-bas,
au Darfour et ailleurs, en matière d'esclavage, de torture et autres
atrocités, sans oublier les dictateurs locaux premiers responsables de
la misère du continent africain..? !
Comme déjà dit et redit - mais chacun l'oublie vite ! -, pour faire
culpabiliser les Autres, il faudrait être d'abord soi-même «
irréprochable » ; or, face à l'Idéal, chacun est forcément coupable,
coupable de crime de lèse-Idéal ! Les vertueux « censeurs
autoproclamés » oublient vite qu'il n'y a jamais eu, qu'il n'y a pas
et qu'il n'y aura jamais sur Terre - même par « élection divine » ! -
d'individus, de groupes d'individus, TOUS critères d'appartenance
confondus, de peuples, de nations et d'Etats « IRRÉPROCHABLES » !
Vous croyez peut-être que l'argument suffit à les dissuader de leur
oeuvre généralisée de « culpabilisation » ? ! Leurs accusations
perpétuelles témoignent du contraire : vertueux ils se croient,
vertueux ils demeurent ! Allez, « Messieurs les censeurs »,
redescendez sur Terre, puis pudeur et bouche cousue sur le passé au
moins, svp, car c'est une immense malhonnêteté intellectuelle de le
juger avec notre mentalité « droit-de-l'hommiste» contemporaine ;
sinon, pourquoi pas dès lors remonter aussi aux « cannibales »..? !
Ils ont bel et bien existé, plus ailleurs qu'ici, et pourtant leurs
descendants viennent aujourd'hui nous donner des leçons de morale sur
le passé !
Certes, la malhonnêteté intellectuelle et la partialité font aussi
partie de nos caractéristiques humaines, mais ce n'est pas une raison
pour donner une version sélective des mémoires pour des raisons
politiques et sous la pression des intérêts, pétroliers ou autres,
comme l'illustre le texte virulent suivant d'un certain Vitus montrant
la partialité avérée du ministre de l'Intérieur en la matière.
Derrière Vitus, pseudonyme emprunté à un martyr de la Rome antique,
mort ébouillanté, se dissimule un ancien officier français, adversaire
irréductible du général de Gaulle pour avoir trompé les Pieds Noirs
dans sa célèbre allocution du haut d'un balcon d'Alger. Divers textes,
que Vitus me fait parvenir, et que j'ai toujours refusé de publier
faute d'obtenir son accord pour les défendre, attestent qu'il na rien
oublié du passé. Si le ministre de l'Intérieur en fait aujourd'hui les
frais, comme chacun pourra en juger, des faits de mémoire sélective
avérée donnent raison à Vitus.
Si je publie exceptionnellement son texte, c'est, non seulement pour
faire taire certaines rumeurs, mais surtout parce que, comme beaucoup
de mes concitoyens, je commence à en avoir aussi plus qu'assez de
toutes ces mémoires, qui font culpabiliser la France et les Français
depuis les années 80, au nom d'un passé révolu, et dont les porte-
parole ne sont en rien « moins irréprochables » que ceux qu'ils
accablent à longueur de temps et de médias ! Il suffit de regarder la
marche du monde où ils sont impliqués...
Hormis de très rares survivants dont la fin est proche, nous n'y
sommes pour rien, tandis que l'actualité du monde témoigne que des
massacres interethniques et interreligieux se produisent
quotidiennement sous nos yeux, précisément dans les lieux d'origine
des ressortissants des diverses mémoires, Afrique, Proche et Moyen-
Orient, notamment - sauf à établir le contraire à l'aune de
l'actualité internationale !
Curieusement, d'anciens colonisés, à la couleur de peau et de
confession différentes, jaunes bouddhistes ou hindouistes en
l'occurrence, n'ont jamais un mot pour faire culpabiliser la France et
les Français. Ceci explique sûrement pourquoi ils ne semblent pas être
victimes de ce qui frappe d'autres communautés ; et ce d'autant moins
que leur comportement n'a jamais mis en péril la République ou la
laïcité !
Je laisse cependant cette question inachevée, tant il y aurait encore
à ajouter sur le sujet. Je cède donc la parole à Vitus, sans aucune
intention néanmoins de répondre à sa place aux objections des uns et
des autres ; pour ce qui est de moi, j'assume !
Annexe :
A tous les peuples de la Méditerranée qui passent leur temps à
ressasser le passé et les vieilles haines de jadis, je veux dire que
le temps est venu de regarder vers l'avenir". (N.Sarközy)
Monsieur Sarkösy a bien raison, il faut savoir tourner les pages du
passé.
D'ailleurs nous sommes tellement de son avis que nous nous proposons
de l'accompagner dans toutes les instances commémoratives de la
Résistance, dans les Synagogues, dans les locaux du CRIF et de toutes
les associations juives, chrétiennes, algériennes, africaines,
caribéennes... pour proposer un moratoire définitif de toute
revendication et de toute prétention passéiste. Regardons l'avenir et
trêve de repentance ! Tournons le dos à ces fossoyeurs d'avenir qui ne
connaissent pour la France et les Français que le geste du doigt
accusateur - le majeur en l'air de préférence - et du devoir national
de Mea Culpa depuis au moins la Saint Barthélemy.
Pourquoi donc limiter à "tous les peuples de la Méditerranée" le
projet d'enterrer "les vieilles haines de jadis" alors que certaines
autres haines se traduisent en rentes à vie accordées aux petits
enfants des victimes de l'intolérance ?
Les Pieds Noirs survivants et les fils de ces Pieds Noirs ne réclament
pas de rentes. Ils ne réclament pas d'indemnisation qui puisse les
rendre riches. Ils réclament simplement de ne pas se retrouver à la
rue ! 45 ans après il serait temps, même si le Maire de Neuilly sur
Seine a oublié de recommander aux « enfants de Don Quichotte » de
s'intéresser à ces spoliés du gaullisme jetés maintenant à la
tourmente des ventes aux enchères.
Ils réclament, pour plus de 3000 familles, de ne pas se voir expulsées
de leur domicile alors que des centaines d'huissiers et de gendarmes
font, aujourd'hui même, le pied (noir) de grue à leur porte.
Ils réclament de ne pas se trouver face à face avec les Gardes Mobiles
et la Police Nationale du même Sarközy, quand 1000 d'entre eux,
courbés, arthritiques, mal voyants et blanchis se réunissent à
Marignane pour honorer le souvenir des leurs devant une concession
généreusement concédée par Monsieur le Maire.
Or qu'invoque donc, ce jour-là, Monsieur le Préfet des Bouches du
Rhône pour justifier la menace d'un matraquage général de cette foule
pacifique et lui interdire l'accès même au cimetière ? Il invoque par
écrit l'honneur et le souvenir du Général De Gaulle. Les vieux Pieds
Noirs ne devront à aucun prix déposer la gerbe du souvenir devant la
stèle des martyrs de l'Algérie Française parce qu'ils attentent au
souvenir du Général De Gaulle. La racaille ¨Pied Noir » ne passera
pas, traduction !
« Cocus, battus » cela est entendu de tout le monde. Monsieur Sarkozy
aimerait bien finalement que les Français d'Algérie soient également «
contents ». Molière revisité. C'est sa conception à lui de ne pas «
ressasser le passé ». Trop gentil Nicolas.
En revanche le même homme, voici seulement quelques semaines, va
fleurir à Alger la stèle commémorative des assassins et des égorgeurs
de quelques centaines de milliers de militaires français et de
fonctionnaires, de Musulmans, de Juifs et de Chrétiens, tous Français
d'Algérie abandonnés et trahis aux terroristes du FLN par ce fameux
Général De Gaulle dont Monsieur Sarközy parle sans l'avoir connu,
contrairement à ses victimes - que nous sommes - qui ne craignons pas
d'en parler tellement nous l'avons bien connu.
Entendons-nous bien : Pour comprendre de quoi il s'agit, il suffirait
de s'imaginer un Monsieur de 40 ans par exemple, historien ou
politicien de son état, qui rencontrerait de vieux rescapés de la
Shoah ou des camps de Sibérie et qui développerait avec emphase la
grandeur politique et le génie de grande portée d'Hitler et de
Staline. Ces vieilles personnes en auraient alors quelques
palpitations subites. Mais le jeune politicien, dépassant les
médiocres questions d'intendance et les aléas dérisoires que les
grands desseins ne manquent pas d?effacer comme d'inutiles
compassions, poursuivrait en proclamant que « le temps est venu de
regarder vers l'avenir ». Libre aux passéistes de « ressasser le passé
et les vieilles haines de jadis », pour l'heure, de ce passé faisons
table rase et puis, comme l'enseignait avec philosophie Staline
justement : « la compassion est la maladie des chiens ».
A Toulon donc et devant l'électorat "rapatrié" ou ce qu'il en reste,
le candidat gaulliste proclame « qu'il faut cesser de ressasser le
passé et regarder l'avenir ». Il est assez logique, à y bien regarder,
que le complice de l'assassin qui ne sait plus trop où fourguer les
cadavres qui encombrent ses placards préconise candidement de faire
comme s'ils n'avaient jamais existé. Ce n'est pas la question qui est
mauvaise. Ce n'est que la réponse qui peut être bonne.
En revanche, aux journées anniversaires de la Déportation, au milieu
de la communauté juive et de l'ensemble de ses rabbins, le même qui
prône l'oubli pour tous les crimes gaullistes, au profit d'une vision
intelligente d'un avenir débarrassé des haines anciennes, rappelle
combien il est hors de question que ne soit enseigné depuis les plus
petites classes le souvenir de l'Horreur. Il ne manque pas une
occasion, et à juste titre d'ailleurs, de rappeler que la mémoire des
hommes, comme le feu des Vestales, veillera pour toujours à ce que
lirréparable n'ait jamais à se reproduire.
Il y a seulement quelques semaines, ce personnage vibrionnant
spécialiste de l'amnésie réparatrice dans le règlement des douleurs
mémorielles, débarque à Alger, et « suité » ou inversement du
Président algérien, fellagha d'honneur de la Ville d'Alger, dépose une
couronne de fleurs au nom de la France, en hommage public et solennel
aux assassins et aux terroristes du FLN, coupables d'avoir vaincu la
France, d?avoir renvoyé chez Dieu le Père 27.000 de ses soldats,
d'avoir coupé en rondelles vivantes environ 150.000 Harkis, enfermé à
vie dans des bordels quelques milliers de chrétiennes et égorgé à la
sauvette dans tous les coins du pays ceux qui avaient eu la mauvaise
idée de prendre à la lettre les promesses du Menteur du Forum.
A Alger Monsieur l'Amnésique recouvre la mémoire et s'y tient. A
Toulon il revendique son ablation. Les amis de Monsieur Sarkôzy
attestent qu'il nest pas un menteur, ce qui constitue un légitime
soulagement pour toutes les victimes du gaullisme et l'espérance de
mours meilleures dans la Morale commune.
Ce qu'ils ne disent pas et qui est une autre forme du mensonge, le
mensonge par omission, c'est que Monsieur Sarközy, comme le turlupin
agile ou comme le feu follet qui donne le vertige par ses virevoltes
et ses éblouissantes démonstrations n'a pas son pareil pour dire ici
le contraire de ce qu'il a dit là mais qu'en même temps il ne dément
jamais ici ce qu'il a dit là puisqu'il en dit partout suffisamment ou
pas assez pour justifier ici ou là que le propos dit ici n'est
finalement pas contradictoire avec le propos dit là.
Notre requête sera plus simple : Monsieur Sarközy, s'il vous plaît, ce
que vous avez fait à Alger devant la stèle du FLN terroriste,
vainqueur de la France par jet de l'éponge au dernier round, nous ne
vous demandons pas de venir le faire à nos côtés devant la stèle de
nos martyrs, Français, à Marignane, à Perpignan ou à Toulon.
Nous vous demandons l'autorisation d'en faire autant, chez nous, entre
nous, sans vous et sans les matraques et les fourgons de vos gardes
mobiles.
Nous ne sommes pas les coupables ni les responsables des erreurs que
la France aurait pu commettre ici ou là et aucun d'entre nous n'est
l'auteur de la décision d'expédier en Algérie, par vagues successives,
une population européenne qui irait l'enseigner comme Jules Ferry le
voulait, la civiliser comme Lamartine l'entendait, la franciser comme
De Gaulle le promettait, la lier à la France comme Michel Debré en
menaçait.
Pour vous éviter une repentance de plus, soyez assez aimable pour nous
laisser encore un instant « ressasser notre passé » en faisant
l'effort pour ce qui vous concerne, de « regarder l'avenir » sans
tenir compte des « vieilles haines de jadis » dont votre héritage
politique est truffé.
En nous ouvrant solennellement la porte du cimetière de Marignane,
vous seriez même fichu de récupérer un sacré nombre de nos voix au
mois d'Avril pendant lequel il est dit-on - prudent de ne pas se
découvrir d'un fil.
Vitus
La guerre mémorielle, qui fait rage chez nous depuis l'irruption de
multiples communautés constituant aujourd'hui une république
hétéroclite, montre que les diverses mémoires ne peuvent pas
s'affranchir de la superstition moraliste.
Elles tombent toutes dans le travers de la Superstition en général, et
de la superstition moraliste en particulier, à savoir « absolutiser le
relatif » à leur profit, en l'occurrence faire passer pour vérité
absolue des opinions, des valeurs morales relatives et même leur
jugement sur l'Histoire. En leur qualité de juges « autoproclamés » -
évidemment d'extraction divine ! -, les unes et les autres décrètent
ce qui est soi-disant le Mal « absolu », et elles jugent l'Histoire en
conséquence, arguant que celle-ci contiendrait, le cas échéant, «
exclusivement » du négatif, à propos de leur passé. Pourtant, le
premier simple d'esprit venu est conscient que, dans notre monde
relatif, toute chose humaine - même la pire ! - comprend à la fois du
« pour », des avantages, du positif, et du « contre », des
inconvénients, du négatif !
Néanmoins, elles ne sont pas si tarées pour autant, et comme elles
sont à la fois juges et parties, chacune des mémoires ne se gêne pas
pour sous-entendre et faire croire que le Mal absolu, c'est toujours
celui qui les frappe. Forcément, le Mal absolu est toujours celui qui
frappe les nôtres et nous, puisque nous ressentons la souffrance dans
notre chair, alors que les humains en général ne savent rien
réellement de celle des Autres, puisque le sentir est propre à
chacun.
Nous pouvons seulement tenter de nous la représenter par comparaison :
d'où la tendance à la minimiser, puisque nous ne l'avons pas
réellement éprouvée, et de-là naît le conflit des mémoires pour
parvenir et se maintenir en-tête du hit-parade des souffrances
mondiales de tous les temps ! Serait-ce un moyen de mériter le ciel,
ou plutôt d'obtenir des avantages plus substantiels ici-bas..? !
Jusque là, rien que de très humain dans ce comportement victimaire
dans une époque de victimisation généralisée, où chacun - et pas
seulement, comme on pourrait s'y attendre, les gens d'un certain âge
qui ont souffert ! - se plaît à ressasser le négatif d'un passé
indéniable, fut-il multiséculaire, mais dont la quasi-totalité des
humains d'aujourd'hui n'est en rien responsable, et encore moins
coupable ! Ce n'est pourtant pas faute d'essayer de lui faire porter
la croix !
Personne n'ose remettre en cause ces jugements « politiquement
corrects », c'est-à-dire relatifs mais fictivement absolutisés. Qui
oserait, en effet, affronter les juges et les censeurs « autoproclamés
» parlant au nom de toutes les victimes de l'Histoire du monde ? Ils
veillent, en se fondant sur leur puissance financière, médiatique et
politique, très pratique pour censurer et user à son profit du
terrorisme intellectuel, à l'aide notamment de tribunaux des idées,
aux ordres, ainsi que le récent procès de Versailles, invalidé ensuite
par la Cour d'appel, et bien d'autres en témoignent ! Culpabilisez,
culpabilisez, il en restera bien quelque chose : demandez donc aux
bénéficiaires mieux placés que moi pour vous répondre...
En réalité, les uns et les autres entretiennent savamment les
mémoires, dont aucune pourtant n'a servi à changer la face du monde,
en dépit des prétextes affichés de devoir du même nom, comme
l'Histoire du XXe siècle l'atteste amplement ! Ils se réservent
leexclusivité de l'évocation du passé, ce qui est leur droit le plus
légitime, mais de quel droit certains en usent-ils et en abusent-ils
pour interdire à l'opinion toute critique d'ordre communautaire ?
Pourtant, comme chacun le sait, toutes les communautés sont loin
d'être composées d'individus « irréprochables », mais cela ne les
empêche pas d'accabler de tous les péchés du monde notre communauté
nationale autochtone, qui n'est d'ailleurs pas moins irréprochable que
les autres au vu des comportements d'aujourd'hui !
Peu leur importe que le conflit des mémoires divise la France et les
Français au nom d'un passé révolu, dès lors que cela est profitable à
tel ou tel titre ! Tel accusateur public de Napoléon n'a-t-il pas
chiffré à une vingtaine de milliards de dollars la rançon due à Haïti
par la France au titre de la colonisation de Louis XIV, entre autre ?
Je suis d'autant mieux placé pour en parler que ma lettre à Claude
Ribbe est à la disposition de quiconque : pour sa réponse, c'est plus
délicat, car je l'attends toujours depuis le 20 décembre 2005 !
Reste à savoir à quel moment la France des « masos » sera suffisamment
affaiblie, en nombre, pour être tenue de régler la note ! Vous me
direz : vingt milliards par rapport aux mille milliards de la dette -
voire deux mille, en réalité ! -, au point où l'on en est, autant
solder définitivement les comptes, sinon leurs arrière-arrière, etc.
petits-enfants seront encore demandeurs demain !
Je ne détaille pas ici les faits d'actualité montrant que tous ces «
vertueux » descendants de victimes, qui rappellent sans cesse le passé
douloureux de leurs ascendants pour faire culpabiliser la France et
les Français, sont bien loin de se comporter de manière exemplaire,
comme l'illustrent les exactions et les massacres quasi quotidiens
dans nombre de leurs pays d'origine : « vertueux » ici, mais là-bas,
au Darfour et ailleurs, en matière d'esclavage, de torture et autres
atrocités, sans oublier les dictateurs locaux premiers responsables de
la misère du continent africain..? !
Comme déjà dit et redit - mais chacun l'oublie vite ! -, pour faire
culpabiliser les Autres, il faudrait être d'abord soi-même «
irréprochable » ; or, face à l'Idéal, chacun est forcément coupable,
coupable de crime de lèse-Idéal ! Les vertueux « censeurs
autoproclamés » oublient vite qu'il n'y a jamais eu, qu'il n'y a pas
et qu'il n'y aura jamais sur Terre - même par « élection divine » ! -
d'individus, de groupes d'individus, TOUS critères d'appartenance
confondus, de peuples, de nations et d'Etats « IRRÉPROCHABLES » !
Vous croyez peut-être que l'argument suffit à les dissuader de leur
oeuvre généralisée de « culpabilisation » ? ! Leurs accusations
perpétuelles témoignent du contraire : vertueux ils se croient,
vertueux ils demeurent ! Allez, « Messieurs les censeurs »,
redescendez sur Terre, puis pudeur et bouche cousue sur le passé au
moins, svp, car c'est une immense malhonnêteté intellectuelle de le
juger avec notre mentalité « droit-de-l'hommiste» contemporaine ;
sinon, pourquoi pas dès lors remonter aussi aux « cannibales »..? !
Ils ont bel et bien existé, plus ailleurs qu'ici, et pourtant leurs
descendants viennent aujourd'hui nous donner des leçons de morale sur
le passé !
Certes, la malhonnêteté intellectuelle et la partialité font aussi
partie de nos caractéristiques humaines, mais ce n'est pas une raison
pour donner une version sélective des mémoires pour des raisons
politiques et sous la pression des intérêts, pétroliers ou autres,
comme l'illustre le texte virulent suivant d'un certain Vitus montrant
la partialité avérée du ministre de l'Intérieur en la matière.
Derrière Vitus, pseudonyme emprunté à un martyr de la Rome antique,
mort ébouillanté, se dissimule un ancien officier français, adversaire
irréductible du général de Gaulle pour avoir trompé les Pieds Noirs
dans sa célèbre allocution du haut d'un balcon d'Alger. Divers textes,
que Vitus me fait parvenir, et que j'ai toujours refusé de publier
faute d'obtenir son accord pour les défendre, attestent qu'il na rien
oublié du passé. Si le ministre de l'Intérieur en fait aujourd'hui les
frais, comme chacun pourra en juger, des faits de mémoire sélective
avérée donnent raison à Vitus.
Si je publie exceptionnellement son texte, c'est, non seulement pour
faire taire certaines rumeurs, mais surtout parce que, comme beaucoup
de mes concitoyens, je commence à en avoir aussi plus qu'assez de
toutes ces mémoires, qui font culpabiliser la France et les Français
depuis les années 80, au nom d'un passé révolu, et dont les porte-
parole ne sont en rien « moins irréprochables » que ceux qu'ils
accablent à longueur de temps et de médias ! Il suffit de regarder la
marche du monde où ils sont impliqués...
Hormis de très rares survivants dont la fin est proche, nous n'y
sommes pour rien, tandis que l'actualité du monde témoigne que des
massacres interethniques et interreligieux se produisent
quotidiennement sous nos yeux, précisément dans les lieux d'origine
des ressortissants des diverses mémoires, Afrique, Proche et Moyen-
Orient, notamment - sauf à établir le contraire à l'aune de
l'actualité internationale !
Curieusement, d'anciens colonisés, à la couleur de peau et de
confession différentes, jaunes bouddhistes ou hindouistes en
l'occurrence, n'ont jamais un mot pour faire culpabiliser la France et
les Français. Ceci explique sûrement pourquoi ils ne semblent pas être
victimes de ce qui frappe d'autres communautés ; et ce d'autant moins
que leur comportement n'a jamais mis en péril la République ou la
laïcité !
Je laisse cependant cette question inachevée, tant il y aurait encore
à ajouter sur le sujet. Je cède donc la parole à Vitus, sans aucune
intention néanmoins de répondre à sa place aux objections des uns et
des autres ; pour ce qui est de moi, j'assume !
Annexe :
A tous les peuples de la Méditerranée qui passent leur temps à
ressasser le passé et les vieilles haines de jadis, je veux dire que
le temps est venu de regarder vers l'avenir". (N.Sarközy)
Monsieur Sarkösy a bien raison, il faut savoir tourner les pages du
passé.
D'ailleurs nous sommes tellement de son avis que nous nous proposons
de l'accompagner dans toutes les instances commémoratives de la
Résistance, dans les Synagogues, dans les locaux du CRIF et de toutes
les associations juives, chrétiennes, algériennes, africaines,
caribéennes... pour proposer un moratoire définitif de toute
revendication et de toute prétention passéiste. Regardons l'avenir et
trêve de repentance ! Tournons le dos à ces fossoyeurs d'avenir qui ne
connaissent pour la France et les Français que le geste du doigt
accusateur - le majeur en l'air de préférence - et du devoir national
de Mea Culpa depuis au moins la Saint Barthélemy.
Pourquoi donc limiter à "tous les peuples de la Méditerranée" le
projet d'enterrer "les vieilles haines de jadis" alors que certaines
autres haines se traduisent en rentes à vie accordées aux petits
enfants des victimes de l'intolérance ?
Les Pieds Noirs survivants et les fils de ces Pieds Noirs ne réclament
pas de rentes. Ils ne réclament pas d'indemnisation qui puisse les
rendre riches. Ils réclament simplement de ne pas se retrouver à la
rue ! 45 ans après il serait temps, même si le Maire de Neuilly sur
Seine a oublié de recommander aux « enfants de Don Quichotte » de
s'intéresser à ces spoliés du gaullisme jetés maintenant à la
tourmente des ventes aux enchères.
Ils réclament, pour plus de 3000 familles, de ne pas se voir expulsées
de leur domicile alors que des centaines d'huissiers et de gendarmes
font, aujourd'hui même, le pied (noir) de grue à leur porte.
Ils réclament de ne pas se trouver face à face avec les Gardes Mobiles
et la Police Nationale du même Sarközy, quand 1000 d'entre eux,
courbés, arthritiques, mal voyants et blanchis se réunissent à
Marignane pour honorer le souvenir des leurs devant une concession
généreusement concédée par Monsieur le Maire.
Or qu'invoque donc, ce jour-là, Monsieur le Préfet des Bouches du
Rhône pour justifier la menace d'un matraquage général de cette foule
pacifique et lui interdire l'accès même au cimetière ? Il invoque par
écrit l'honneur et le souvenir du Général De Gaulle. Les vieux Pieds
Noirs ne devront à aucun prix déposer la gerbe du souvenir devant la
stèle des martyrs de l'Algérie Française parce qu'ils attentent au
souvenir du Général De Gaulle. La racaille ¨Pied Noir » ne passera
pas, traduction !
« Cocus, battus » cela est entendu de tout le monde. Monsieur Sarkozy
aimerait bien finalement que les Français d'Algérie soient également «
contents ». Molière revisité. C'est sa conception à lui de ne pas «
ressasser le passé ». Trop gentil Nicolas.
En revanche le même homme, voici seulement quelques semaines, va
fleurir à Alger la stèle commémorative des assassins et des égorgeurs
de quelques centaines de milliers de militaires français et de
fonctionnaires, de Musulmans, de Juifs et de Chrétiens, tous Français
d'Algérie abandonnés et trahis aux terroristes du FLN par ce fameux
Général De Gaulle dont Monsieur Sarközy parle sans l'avoir connu,
contrairement à ses victimes - que nous sommes - qui ne craignons pas
d'en parler tellement nous l'avons bien connu.
Entendons-nous bien : Pour comprendre de quoi il s'agit, il suffirait
de s'imaginer un Monsieur de 40 ans par exemple, historien ou
politicien de son état, qui rencontrerait de vieux rescapés de la
Shoah ou des camps de Sibérie et qui développerait avec emphase la
grandeur politique et le génie de grande portée d'Hitler et de
Staline. Ces vieilles personnes en auraient alors quelques
palpitations subites. Mais le jeune politicien, dépassant les
médiocres questions d'intendance et les aléas dérisoires que les
grands desseins ne manquent pas d?effacer comme d'inutiles
compassions, poursuivrait en proclamant que « le temps est venu de
regarder vers l'avenir ». Libre aux passéistes de « ressasser le passé
et les vieilles haines de jadis », pour l'heure, de ce passé faisons
table rase et puis, comme l'enseignait avec philosophie Staline
justement : « la compassion est la maladie des chiens ».
A Toulon donc et devant l'électorat "rapatrié" ou ce qu'il en reste,
le candidat gaulliste proclame « qu'il faut cesser de ressasser le
passé et regarder l'avenir ». Il est assez logique, à y bien regarder,
que le complice de l'assassin qui ne sait plus trop où fourguer les
cadavres qui encombrent ses placards préconise candidement de faire
comme s'ils n'avaient jamais existé. Ce n'est pas la question qui est
mauvaise. Ce n'est que la réponse qui peut être bonne.
En revanche, aux journées anniversaires de la Déportation, au milieu
de la communauté juive et de l'ensemble de ses rabbins, le même qui
prône l'oubli pour tous les crimes gaullistes, au profit d'une vision
intelligente d'un avenir débarrassé des haines anciennes, rappelle
combien il est hors de question que ne soit enseigné depuis les plus
petites classes le souvenir de l'Horreur. Il ne manque pas une
occasion, et à juste titre d'ailleurs, de rappeler que la mémoire des
hommes, comme le feu des Vestales, veillera pour toujours à ce que
lirréparable n'ait jamais à se reproduire.
Il y a seulement quelques semaines, ce personnage vibrionnant
spécialiste de l'amnésie réparatrice dans le règlement des douleurs
mémorielles, débarque à Alger, et « suité » ou inversement du
Président algérien, fellagha d'honneur de la Ville d'Alger, dépose une
couronne de fleurs au nom de la France, en hommage public et solennel
aux assassins et aux terroristes du FLN, coupables d'avoir vaincu la
France, d?avoir renvoyé chez Dieu le Père 27.000 de ses soldats,
d'avoir coupé en rondelles vivantes environ 150.000 Harkis, enfermé à
vie dans des bordels quelques milliers de chrétiennes et égorgé à la
sauvette dans tous les coins du pays ceux qui avaient eu la mauvaise
idée de prendre à la lettre les promesses du Menteur du Forum.
A Alger Monsieur l'Amnésique recouvre la mémoire et s'y tient. A
Toulon il revendique son ablation. Les amis de Monsieur Sarkôzy
attestent qu'il nest pas un menteur, ce qui constitue un légitime
soulagement pour toutes les victimes du gaullisme et l'espérance de
mours meilleures dans la Morale commune.
Ce qu'ils ne disent pas et qui est une autre forme du mensonge, le
mensonge par omission, c'est que Monsieur Sarközy, comme le turlupin
agile ou comme le feu follet qui donne le vertige par ses virevoltes
et ses éblouissantes démonstrations n'a pas son pareil pour dire ici
le contraire de ce qu'il a dit là mais qu'en même temps il ne dément
jamais ici ce qu'il a dit là puisqu'il en dit partout suffisamment ou
pas assez pour justifier ici ou là que le propos dit ici n'est
finalement pas contradictoire avec le propos dit là.
Notre requête sera plus simple : Monsieur Sarközy, s'il vous plaît, ce
que vous avez fait à Alger devant la stèle du FLN terroriste,
vainqueur de la France par jet de l'éponge au dernier round, nous ne
vous demandons pas de venir le faire à nos côtés devant la stèle de
nos martyrs, Français, à Marignane, à Perpignan ou à Toulon.
Nous vous demandons l'autorisation d'en faire autant, chez nous, entre
nous, sans vous et sans les matraques et les fourgons de vos gardes
mobiles.
Nous ne sommes pas les coupables ni les responsables des erreurs que
la France aurait pu commettre ici ou là et aucun d'entre nous n'est
l'auteur de la décision d'expédier en Algérie, par vagues successives,
une population européenne qui irait l'enseigner comme Jules Ferry le
voulait, la civiliser comme Lamartine l'entendait, la franciser comme
De Gaulle le promettait, la lier à la France comme Michel Debré en
menaçait.
Pour vous éviter une repentance de plus, soyez assez aimable pour nous
laisser encore un instant « ressasser notre passé » en faisant
l'effort pour ce qui vous concerne, de « regarder l'avenir » sans
tenir compte des « vieilles haines de jadis » dont votre héritage
politique est truffé.
En nous ouvrant solennellement la porte du cimetière de Marignane,
vous seriez même fichu de récupérer un sacré nombre de nos voix au
mois d'Avril pendant lequel il est dit-on - prudent de ne pas se
découvrir d'un fil.
Vitus